« Mardi, les bras chargés de livres à la Médiathèque de Vannes, je m’apprête à aller les enregistrer pour les emprunter.
Parmi ces livres, des ouvrages de psychologie, comme d’habitude ; sur la société, comme depuis peu ; et des romans, chose inédite.
Cela fait longtemps que je n’ai pas pris le temps de m’immerger dans des histoires, juste pour le plaisir de sortir de ma propre vie pour y revenir changée par le vécu d’un.e autre.
J’ai envie d’histoires de connexion à la nature, profondes, authentiques, magiques. Car c’est ce qui me manque le plus, dans cette nouvelle vie citadine qui est la mienne depuis 9 mois.
J’ai trouvé 2 ou 3 livres, qui sans m’emballer plus que ça, feront sûrement l’affaire…
Zigzaguant entre les étagères, mon regard est brusquement aimanté par un titre.
« Je suis une île ».
Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que c’est ce livre-là qu’il me faut.
Je repose tous les autres, et je repars avec ce qui va devenir mon coup de cœur de la semaine.
Un livre qui me parle de trouver sa place malgré le rejet, de trouver l’appartenance la plus forte dans la solitude la plus profonde.
Les sujets de ma vie.
Les sujets de toute vie humaine ?
Depuis mardi, je me laisse alors embarquer dans les mots de Tamsin Calidas, des mots qui me font naviguer avec une très grande sensibilité entre la plus belle lumière et la plus profonde obscurité de l’expérience humaine.
Aujourd’hui, c’est vendredi.
Revenant de faire quelques courses, je me fais arrêter dans la rue par une femme, qui me tend un papier. C’est pour me dire que ce soir, à la librairie de mon quartier, il y aura une rencontre-dédicace avec une auteure, tout droit venue de son île perdue en mer d’Écosse.
M’apprêtant à répondre un « oui d’accord » de politesse, je laisse tomber mes yeux distraitement sur le papier en question.
« Je suis une île ».
C’est ainsi que ce soir, j’ai eu le plaisir de rencontrer Tamsin Calidas, juste en bas de chez moi, alors même que je suis en train de finir son livre.
Livre que j’ai d’ailleurs acheté, pour célébrer d’une dédicace l’improbabilité de la vie, et l’infinie douceur de cette femme incroyablement forte dont l’empreinte inspirera mon cœur pendant encore longtemps. »
Texte par : Emmanuelle Vernay