La tension est palpable.
La dispute récente.
Des corps émane de la colère, les moues se font boudeuses, les gestuelles, froides.
Les regards se fuient. S’évitent.
Parce que nous deux, nous savons ce qu’il se passerait sinon.
Trop tard.
Les regards s’accrochent.
Malgré nous, le courant passe.
Comme d’habitude.
Les yeux se plissent, dans une tentative ratée de retenir un sourire.
Ah, ce qu’on aimerait être fâchés parfois.
Ça le mériterait, souvent. Vraiment.
Mais on le sait, cette colère n’est qu’un jeu de dupe, un jeu d’enfants, un jeu de rôle.
Un jeu pour se faire frissonner, la distance installée entre nous comme un épouvantail en papier.
Trop tard.
Les regards se sont accrochés.
Liés par une complicité qu’aucune dispute ne saurait effacer.
Malgré nous, le courant passe.
Comme d’habitude.
Et sans avoir dit un mot, nous savons que le jeu est fini.
On a perdu.
L’amour a gagné.
Comme d’habitude.
Texte par : Emmanuelle Vernay