L’ennui.
L’amour de la vie et de l’aventure me permet le plus souvent de l’oublier.
L’ennui.
Profond, inhérent à tout, à moi, au monde.
Celui qui me rappelle à quel point tout est futile. Les conversations, les contraintes, les actions…
Même mon cerveau, d’habitude si prompt à être hyperactif, se met à avoir la flemme.
Comme s’il était fatigué d’avoir trop joué, à ce jeu de la vie humaine.
L’ennui semble détruire tout ce qu’il touche.
Les relations humaines. Les projets. Les choix. La joie.
Quand il est là, tout s’effondre, tout s’effrite. Même moi.
Il me fait voir d’une manière crue, trop crue, mon immense solitude.
Intellectuelle. Émotionnelle. Relationnelle.
Une solitude que toute la sociabilité du monde ne saurait combler.
Mais au fur et à mesure de ses visites, rares, mais toujours intenses, je commence à le connaître.
L’ennui.
Ce qu’il veut, c’est me recentrer sur ce que j’ai trop mis de côté.
Le plaisir. L’insouciance. Le corps. La simplicité.
L’ennui me sépare du monde pour me ramener à moi.
Texte par : Emmanuelle Vernay