Cet espoir qui nous appelle ailleurs

Extraits de textes d’auteur.e.s qui nous aident à
mieux vivre nos phases de transition de vie.

« Trois mots donnent la fièvre. Trois mots vous clouent au lit : changer de vie. Cela c’est le but. Il est clair, simple. Le chemin qui mène au but, on ne le voit pas. La maladie c’est l’absence de chemin, l’incertitude des voies. On n’est pas devant une question, on est à l’intérieur. On est soi-même la question. Une vie neuve, c’est ce que l’on voudrait mais la volonté, faisant partie de la vie ancienne, n’a aucune force. On est comme ces enfants qui tendent une bille dans leur main gauche et ne lâchent prise qu’en s’étant assurés d’une monnaie d’échange dans leur main droite : on voudrait bien d’une vie nouvelle mais sans perdre la vie ancienne. Ne pas connaître l’instant du passage, l’heure de la main vide.

[…] On n’aime plus guère cette vie-là mais au moins on sait de quoi elle est faite. Si on la quitte, il y aura un temps où on ne saura plus rien. Et c’est ce rien qui vous effraie. Et c’est ce rien qui vous fait hésiter, tâtonner, bégayer – et finalement revenir aux voies anciennes. »

Christian Bobin

Le Très-Bas, [1995], Folio, 2016.

« Cet espoir qui nous appelle ailleurs » est un titre qui s’est imposé de lui même.
Dans ces concepts un peu vagues se cache pourtant toute l’exacte définition du projet.

Ce n’est pas grand chose un espoir. Souvent à peine plus qu’une étincelle sous
les décombres. Caché au fond de l’âme, un espoir n’a pas de forme, n’a pas de mots. Mais il existe. Ancré, enraciné jusqu’au centre de notre cœur, il existe. Et c’est peut être la seule chose qu’il nous reste de certain à un moment donné de la vie.

L’espoir est un embryon d’optimisme, une graine d’ambition. Et il nous appelle.
Ailleurs.

À la fois partout et nulle part, il n’y a jamais de carte pour aller « ailleurs ».
Mais si « ici » existe, dans toute sa brute réalité, nous savons qu’un ailleurs est possible. Ce n’est peut être que la rumeur d’une terre promise, fantasme inconsistant, mais nous savons qu’il est notre destination. Concept sans visage, nous percevons pourtant qu’il ne ressemble à rien que nous connaissons.

« Cet espoir qui nous appelle ailleurs » a vocation à parler d’aventure. De l’aventure d’une vie remplie de zig et de zags, où les changements de cap sont inconfortables.

À travers des extraits de textes d’auteurs et d’autrices, ponctués par quelques réflexions personnelles, nous allons explorer d’autres récits, d’autres visions, pour doucement se décentrer. L’objectif est de se permettre, petit à petit, d’accéder à une autre perception de ces phases si complexes que l’on appelle transitions de vie.

Bon voyage et bonne lecture !

 – Emmanuelle

« Vivre, c’est justement se métamorphoser. »

Rainer Maria Rilke

- Lettres à un jeune poète

« Il faut parfois une première rupture pour être capable de voir et de supporter toutes les autres. »

Claire Marin

- Rupture(s)

« En ce moment même, des millions de gens ont renoncé. Ils ne s’ennuient pas, ne pleurent pas, ne font plus rien ; ils attendent seulement que le temps passe. Ils ont perdu la capacité de réagir. Mais toi, tu es triste. Cela prouve que ton âme est toujours bien vivante. »

Paulo Coelho

- Manuel du guerrier de la lumière (French Edition)

Sommaire

Introduction

Pourquoi le thème des transitions ?

Chapitre 1

Le jour où la faille devient visible

PARTIE 1
La perte de sens et ses conséquences.

PARTIE 2
Le concept de rupture : le point de non-retour dans une vie qui ne nous convient plus.

PARTIE 3
“Les premières fissures dans la digue sont apparues il y a longtemps. Elles sont d’abord passée inaperçues puis elles se sont élargies”.

Chapitre 2

Ce qu’est (vraiment)
un changement de vie

PARTIE 1
‘‘Les choses sont moins saisissables qu’on ne voudrait la plupart du temps nous le faire croire’’.

PARTIE 2
La transition : un deuil à part entière.

PARTIE 3
La transition : une profonde remise en question identitaire.

PARTIE 4
La transition : une trahison sociale.

Chapitre 3

Le sens et l’utilité des phases de transitions

PARTIE 1
“On peut dire du monde que c’est en se désintégrant qu’il
s’organise” : le mal-être est parfois la meilleure solution trouvée.

PARTIE 2
Le mal-être est une expérience identitaire à part entière.

PARTIE 3
Redéfinir un positionnement.

Chapitre 4

Mettre en place les bonnes conditions pour traverser cette transition

PARTIE 1
La tentation de la solution.

PARTIE 2
Ancrer ses racines dans un sol stable et sécurisant.

PARTIE 3
Ramener la vie en soi.

Conclusion

Une fin pour un début